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Avez-vous déjà entendu parlé des “mompreneurs“ ? Cela signifie maman et entrepreneur à la fois. Assumer toutes les casquettes sans renoncer à l’une, ni à l’autre : est-ce possible ?

Rencontre avec Marie-Laure Monti, fondatrice de Lab’elle & kids.


Plus de 30 % des entrepreneurs sont des femmes. La maternité est directement liée à l’évolution professionnelle au féminin. C’est même parfois le déclencheur qui pousse les femmes à créer un modèle que le salariat peine à leur offrir : un équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Un des enjeux également pour les entreprises : améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et parentalité de leurs salariés


Selon l’étude de l’Insee et de la Dares « emploi, chômage, revenus du travail » édition 2022, l’arrivée d’un enfant influence différemment les trajectoires professionnelles des mères et des pères. Les premières ont davantage tendance à réduire leur temps de travail, changer moins souvent d’emploi
et travailler plus près de leur domicile, ce qui freine leur évolution de carrière tout comme leurs augmentations de salaire. De leur côté, les pères augmentent leur temps de travail et sont plus nombreux à se dire « confrontés à des situations de tension » au sein de leur entreprise.

Certes, les temps changent et les tâches sont un peu mieux réparties au sein du foyer, mais force est de constater que les femmes subissent une charge mentale plus élevée compte tenu de leur rôle prédominant dans la gestion des problématiques familiales.

C’est le cas pour Marie-Laure Monti, la fondatrice de Lab’elle & kids. « L’entreprise est née il y a un peu plus d’un an mais le projet mûrit depuis 2018, explique l’entrepreneuse. Cette année-là, on a perdu notre premier enfant, à la suite d’une maladie génétique détectée in utero. Si j’avais été très suivie durant ma grossesse, j’ai fait le constat que l’“après“ ressemblait davantage à un saut dans le vide. Concrètement, il ne se passe plus grand-chose or le besoin d’accompagnement reste fort. J’étais encore salariée à Paris, quand notre fille Zoé est arrivée en 2019 suivie de près par sa petite sœur 21 mois plus tard… »


« Puis, nous sommes arrivés en Vendée avec deux enfants en bas âge et un projet de reconversion à mener. J’ai créé Lab’elle & kids dans l’idée de rassembler des intervenants experts dans leur domaine représentant toute la chaîne de la parentalité : du prénatal, en passant par la grossesse et jusqu’au postnatal. Notre cœur de cible : les futures et jeunes mamans avec enfants de 0 à 3 ans. Je propose
des ateliers digitaux et en présentiel sur des sujets tels que l’allaitement, le sommeil de l’enfant, la prévention du burn-out parental, etc. Depuis début 2022, j’ai connecté une quarantaine de femmes avec des professionnels, réalisé une vingtaine de “lives“, organisé deux grosses sessions de rencontres physiques. Le 18 novembre 2023, j’ai lancé le 1er salon Enfance & Parentalité en Vendée
qui s’est tenu aux Sables-d’Olonne. J’y ai réunis plus d’une trentaine d’exposants et accueilli plus de 400 visiteurs :une belle réussite ! À terme, je souhaite installer ce rendez-vous dans le temps, voire le dupliquer en Vendée et pourquoi pas au-delà du territoire. »

Un projet qui s’est concrétisé petit à petit, non sans sueur, admet-elle. À part le soutien de son conjoint, la jeune femme s’est heurtée dans un premier temps à l’incompréhension de son entourage proche. « Avec le recul, je me rends compte que cette inquiétude était directement liée au fait que je sois jeune maman. Quand je me suis lancée, ma petite dernière avait 6 mois et la grande 2 ans et demi à peine. On est obligé de fonctionner en priorité et de beaucoup planifier. Malgré tout, les imprévus arrivent presque tous les jours alors pour faire face, j’ai appris à m’entourer et à utiliser des moments de l’espace traditionnel de travail pour ma vie personnelle et inversement.»


« Ainsi, il m’arrive de travailler le soir et le week-end pour compenser un mercredi passé avec mes filles mais cette indépendance me permet d’évoluer à mon rythme et de définir des contours adaptés à mes ambitions. Je ne cache pas que cela reste difficile, nuance-t-elle. Les doutes et les coups de mou m’accompagnent régulièrement, c’est pourquoi j’ai intégré des réseaux de femmes entrepreneuses dont Les Vendéennes. Cette sororité et le partage d’expérience m’apportent
beaucoup. Je veux pouvoir regarder dans le rétroviseur et me dire que j’ai osé, ne serait-ce que pour mes filles. J’espère les inspirer et leur apprendre que tout est possible. »

Revoir les priorités et s’organiser sont les clés de cet équilibre.
Ne pas s’oublier aussi….

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